Côté Marie : et un kilomètre à pied…

Toujours à Cusco…

Lever 3h du matin, ça pique ! Avec Alice nous prenons un bus pendant trois heures jusqu’à arriver à quelques kilomètres de la Montagne Vinicunca, plus communément appelée Montaña de Siete Colores ou « Rainbow Mountain ». En effet, les différents sédiments qui composent cette montagne lui donnent de multiples couleurs, d’où son nom. La montagne était à l’origine recouverte de neige, qui petit à petit a fondu à cause du réchauffement climatique. Ce n’est donc que récemment que la montagne s’est ouverte au tourisme. Une aubaine pour la communauté quechua qui vit dans cette région et qui peut arrondir ses fins de mois difficiles grâce au tourisme.

Nous sommes à 4000 mètres et devons monter jusqu’à 5200 mètres pour admirer le fameux panorama. Nous marchons dans un décor magnifique, entre sommets enneigés et alpagas en train de brouter tranquillement.

À cette altitude, chaque pas est beaucoup plus difficile, et l’oxygène se fait plus rare. À bout de souffle, nous faisons souvent des pauses. Pour nous aider à respirer, Orlando, notre guide, nous fait inhaler son « elixir de la vida », une sorte d’huile essentielle composée de différentes plantes qui poussent à cette altitude. C’est hyper fort mais au moins ça nous dégage les poumons et ça nous rebooste !
Certaines personnes montent carrément à dos de cheval au lieu de marcher. Mouais. Selon moi c’est trop facile et ça enlève un peu la satisfaction de la vue au sommet…
Nous mettrons deux heures pour faire cinq kilomètres. Nous arrivons en haut à bout de souffle, mais le panorama en vaut le coup. Devant nous se dressent des sommets striés d’ocre, de jaune et de vert.

Nous admirons la vue puis entamons la descente, pressées d’aller déjeuner après cette randonnée intense. Rainbow Mountain, tu nous en auras fait voir de toutes les couleurs !

De retour à Cusco, je dis au revoir à Alice et prends un bus de nuit pour Arequipa.

Arequipa est une jolie ville du sud du pays, surnommée « ville blanche ». Les premiers jours je flâne dans les rues et visite le monastère de Santa Catalina (le plus grand monastère au monde, une véritable ville dans la ville).

Mais surtout j’écume tous les restaurants et cafés possibles et inimaginables. Il faut dire que la gastronomie péruvienne est excellente et considérée comme l’une des plus riches d’Amérique du Sud. Ce qui est bien ici, c’est que le midi tous les restaurants proposent un menu avec petite entrée, soupe (de quinoa par exemple) plat principal et boisson. Le tout pour 10 soles, soit 2,50€ ! Parmi les nombreuses spécialités péruviennes :

Le ceviche : LE plat national, du poisson coupé en dés et mariné dans du jus de citron et des piments.

Arroz con pollo : poulet et riz aux différentes herbes et épices.

Cuy : prononcé « couille », c’est… du cochon d’Inde. Les péruviens en mangent souvent pour les grandes occasions ou les déjeuners de famille. Pas mauvais du tout, entre le poulet et le lapin.

L’alpaga : certains alpagas sont élevés pour leur laine, d’autres pour leur viande. L’alpaga n’est généralement mangé que par les populations andines car il ne vit que dans les montagnes.

La boisson fétiche des péruviens (qu’ils boivent plus que l’eau), c’est la chicha morada, une boisson au maïs violet qui a un peu un goût de jus de raisin. Délicieux !

Et pour le soir, un bon pisco sour, une eau de vie mélangée à du citron vert, du sucre et un jaune d’oeuf.

Bon, c’est pas tout ça, mais après tous ces délicieux plats il faut faire un peu de sport.
C’est donc parti pour trois jours de trek ! À trois heures d’Arequipa se trouve le Canyon del Colca. Avec 3400 mètres de profondeur, c’est l’un des canyons les plus profonds au monde. En compagnie de Cindy, Justine, Laure et Sylvain, quatre français, de Clare, une anglaise, d’Alan, un canadien, et de notre super guide péruvien Hubert, nous allons explorer ce fameux canyon.

Mais avant de descendre nous nous arrêtons à un point de vue d’où nous pouvons apercevoir une dizaine de condors qui profitent des courants aériens. Vivant entre 3000 et 5000 mètres, les condors des Andes sont les plus grands oiseaux d’Amérique.
Certains passent à trois mètres au dessus de nos têtes, et on se rend compte à quel point ils sont ÉNORMES ! Impressionnants. Les photos ne rendent pas justice à leur grandeur.

Nous entamons ensuite la descente du canyon pendant trois heures. Nous arrivons à San Juan de Chuccho, un petit village perdu au milieu de ces montagnes arides. Ici, pas de route pour les voitures, le seul moyen d’arriver là-bas c’est à pied ou en mule…

Cindy et Justine ont eu la bonne idée de ramener le Uno, nous passerons donc l’après-midi et la soirée à faire des parties endiablées.

Le lendemain, trois heures de marche une nouvelle fois. Nous nous arrêtons en chemin dans un jardin où Hubert nous parle des différents fruits et légumes du Pérou (saviez-vous qu’il y a plus de 2000 variétés de pommes de terre ici !).

Nous arrivons dans l’après-midi à Sangalle, tout en bas du canyon. Le village est surnommé « l’Oasis », car c’est un vrai petit havre de paix à la végétation luxuriante au milieu de ce canyon aride. Les locaux y ont même construit des piscines naturelles avec l’eau de source des montagnes environnantes. Après-midi trempette donc, puis atelier cuisine pour faire du guacamole avec les avocats qu’on a cueillis le matin. Soirée Uno (on ne se refait pas !) puis au lit tout le monde.

Réveil à 4h du matin. Et oui, c’est bien beau de descendre à 2000 mètres, mais maintenant il faut tout remonter ! Nous commençons la remontée à la lampe frontale, chacun silencieux et concentré sur les pieds de celui qui le précède. Le soleil commence à se lever une heure plus tard. Nous apercevons le sommet et je me dis, soulagée, qu’on n’en a plus pour longtemps. Grossière erreur, il nous reste encore deux heures…

Certains voyageurs remontent le canyon à dos de mule. Les pauvres mules sont à bout de souffle et trempées de sueur. Hubert nous raconte qu’un jour, une mule épuisée trébucha et tomba dans le ravin, emportant le touriste qu’elle avait sur le dos… Je préfère mille fois utiliser mes petites jambes et suer comme un boeuf !

Au bout de trois heures nous arrivons enfin en haut, bien fatigués. Pour nous remettre de nos émotions, nous prenons un petit déjeuner puis nous allons aux sources d’eau chaude de Chacapi. Après trois jours de trek ça fait du bien de se relaxer dans un jacuzzi naturel !

Nous rentrons à Arequipa en fin de journée et prenons un dernier verre pour fêter ces trois jours mémorables.

3 commentaires sur « Côté Marie : et un kilomètre à pied… »

  1. Mais.trop genial comment fait on pour vivre dans des villages de montagnes sans route pour voiture perdues dans les montagnes seches…bouhhhh c est dingue…
    Nous on est vraiment décalés qd mm
    Gros bisous marie

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