Côté Marie : quatre jours au fin fond de la Bolivie

Tupiza, extrême Sud de la Bolivie. Après un bus de nuit, une escale dans la jolie ville de Potosi, et un autre bus, nous voilà arrivées dans ce village aux allures de western. C’est d’ailleurs ici que Butch Cassidy et Sundance Kid, les légendaires hors la loi américains, commirent leur dernier vol, avant de mourir à quelques kilomètres, dans le minuscule pueblo de San Vicente.

La ville de Tupiza est nichée au creux de la Cordillère des Chichas. L’occasion pour nous de jouer les Clint Eastwood le temps d’une journée. Avec deux voyageuses anglaises et notre guide bolivien, nous mettons notre chapeau de cowboy et nous enfourchons nos fidèles destriers pour partir sur les chemins de la cordillère. Le paysage est vraiment atypique, on se croirait dans Il était une fois dans l’Ouest…

Mais si nous sommes venues à Tupiza, c’est surtout pour les quatre jours suivants : quatre jours en jeep au milieu de paysages à couper le souffle. Nous faisons d’abord connaissance avec notre fine équipe : dans la première jeep, Jesus, le chauffeur et guide, accompagné de quatre voyageuses, une française, une marocaine et Shahida et Nazmin, les deux anglaises rencontrées la veille à cheval. Dans notre jeep, Roman, notre chauffeur et guide, Fortunata, notre cuisinière, et Clem et Max, un couple de normands. Les présentations sont faites, on peut y aller ! Nous allons parcourir plus de mille kilomètres en quatre jours. Le premier jour nous roulons des heures à travers les paysages désolés de l’Altiplano, littéralement « plaines d’altitude » situées au milieu de la Cordillère des Andes. Nous faisons plusieurs haltes pendant la journée pour dire bonjour aux lamas et observer des formations géologiques plutôt atypiques.

Quelques minuscules villages peuplent la région, et nous nous arrêtons le soir dans l’un d’eux. Après une bonne soupe qui réchauffe bien, un délicieux repas et un maté de coca, nous allons nous coucher à 21h00, épuisés. Épuisés, et con-ge-lés. Car l’Altiplano se trouve en moyenne à 4000 mètres d’altitude, avec des températures avoisinant les 3 degrés en mai. Et ici, pas de chauffage ni d’eau chaude, les gens n’en ont pas les moyens. Je me prépare donc, non pas à aller au ski, mais à aller dormir : polaire, bonnet, écharpe, pantalon en laine de mérinos, chaussettes de ski, sac de couchage et trois couvertures. Je suis parée pour affronter les 5 degrés de notre chambre…
Après une nuit où tout le monde s’est réveillé plusieurs fois à cause du froid, nous entamons notre deuxième journée de route. Au programme : bains thermaux, désert, lagunes et flamands roses.

Le soir, rebelote : bon dîner pour nous réchauffer, mais douche froide et toujours 5 degrés dans notre chambre. Mais comment font les gens pour vivrent ici…

Le troisième jour, canyons, geysers, et toujours des paysages impressionnants.

Pour la synchronisation on repassera !

En fin de journée nous arrivons au lieu mythique que nous attendons depuis trois jours, et c’est d’une voix solennelle que Roman nous annonce : « mesdames et messieurs, bienvenus au Salar d’Uyuni… »

On y est ! Situé à plus de 3000 mètres d’altitude et avec ses 10 582 m2 de surface, le Salar d’Uyuni est le plus grand désert de sel au monde. C’est le lac Tauca qui, il y a 14 000 ans, s’est asséché et a donné naissance au Salar. Ce soir nous y restons une petite demi heure pour admirer le coucher de soleil à l’entrée du Salar, là où le sol est encore un peu inondé par les pluies des mois derniers. On se croirait sur la banquise : il fait un froid glacial et on a l’impression de marcher sur un mélange de glace et de neige. Mais non, c’est juste du sel !

Le lendemain, réveil à 4h30. Nous prenons la jeep et nous enfoncons dans le Salar jusqu’à arriver à Incahuasi, une petite colline remplie d’immenses cactus. La seule végétation qu’on trouvera dans ce désert de sel. Nous grimpons tout en haut. Je n’ai jamais eu aussi froid de ma vie, mais la vue en vaut le coup. Le soleil commence à se lever. Tout est silencieux. Personne n’ose parler, tout le monde admire ce paysage atypique qui commence à apparaître. C’est à ce moment là que nous nous rendons compte de l’immensité du désert qui se dresse devant nous.

Nous redescendons frigorifiés mais heureux et prenons un petit déj bien mérité à l’arrière de la jeep.

Puis nous reprenons la route et nous arrêtons en plein milieu du désert. Nous sommes seuls dans ce désert blanc. Devant, derrière, à droite, à gauche, où qu’on regarde il n’y a rien à part ce sol de sel. On se sent tout petit devant cette immensité.

Et c’est là que les choses sérieuses commencent. Voilà venu le moment des photos en perspective, que tout bon voyageur se doit de faire dans le désert ! Pendant deux heures nous nous affalons sur le sol et nous prenons des poses toutes plus ridicules les unes que les autres. Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air !

Après cette bonne partie de rigolade nous disons au revoir au Salar et partons pour la ville d’Uyuni. Nous nous retrouvons tous ensemble le soir pour une pizza et revivons ces quatre jours incroyables. Puis nous nous séparons, car chacun continue sa route dans différentes directions.

Nous, nous changeons de pays. Prochain arrêt : la région la plus aride du monde…

Pour voir la vidéo de la Bolivie, CLIQUEZ ICI.

Un commentaire sur « Côté Marie : quatre jours au fin fond de la Bolivie »

  1. Merci pour ce bon moment d’évasion entre 2 dossiers au boulot ; ) Les paysages sont magnifiques ….. les anecdotes toujours aussi marrantes et les photos j’adore !!!! MDR vous avez dû vous éclater ! Gros bisous ma ptite couz et bonne continuation !! hâte de lire la suite : )) ❤ ❤ ❤

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